Définitions
Ce glossaire contient les définitions d’une sélection minimale de termes jugés fondamentaux dans le dossier des incidents médicamenteux, dans le contexte actuel du Système canadien de déclaration et de prévention des incidents médicamenteux. Une révision périodique de ces définitions devra être effectuée pour assurer l’harmonisation des initiatives nationales et internationales de sécurité des patients à mesure que celles-ci verront le jour.
Événement iatrogène médicamenteux :
Blessure provoquée par un médicament ou l’absence d’un médicament prévu. Inclut les effets indésirables des médicaments et les préjudices causés par les incidents médicamenteux.
Définition adaptée de D.W. Bates, N. Spell, D.J. Cullen, E. Burdick, N. Laird, L.A. Petersen, S.D. Small, B.J. Sweitzer et L.L. Leape, « The Costs of Adverse Drug Events in Hospitalized Patients. Adverse Drug Events Prevention Study Group », Journal of the American Medical Association, vol. 277, no 4, 22 janvier 1997, p. 307-311.
Définition élaborée par les parties collaboratrices1 du Système canadien de déclaration et de prévention des incidents médicamenteux, 2005.
Meilleur schéma thérapeutique possible :
Liste complète et exacte de tous les médicaments que prend un patient, créée à partir d’au moins deux sources d’information, incluant un entretien avec le client et/ou sa famille.
Définition tirée de : Bilan comparatif des médicaments en soins de courte durée : Trousse de départ, 2011.
Inspection cognitive :
« Une inspection cognitive consiste à réaliser physiquement le processus ou la tâche qui nous intéresse, tout en analysant les activités mentales requises à chaque étape et les défis rencontrés. […] Il s’agit de l’un des nombreux outils utilisés par les ergonomes pour acquérir une connaissance approfondie d’un processus ou d’une tâche selon la perspective de l’utilisateur principal (p. ex., professionnel de la santé de première ligne). »
Définition tirée de : L’inspection cognitive dans l’évaluation proactive du risque (bulletin électronique de l’ISMP Canada), vol. 12, no 1, 2009 (cité le 23 janv. 2012), p. 1. Accessible au https://www.ismp-canada.org/fr/dossiers/bulletins/BISMPC2012-01.pdf
Déclaration soucieuse :
La déclaration soucieuse est la déclaration volontaire d’incidents afin de contribuer à la détection de problèmes de sécurité nouveaux ou inconnus.
ISMP Canada, 2012.
Définition adaptée d’une discussion publiée au sujet de la pharmacovigilance et de la déclaration des effets indésirables des médicaments1. Dans cette discussion, Härmark et van Grootheest1 laissaient entendre que le terme « déclaration soucieuse » serait plus juste que « déclaration spontanée », car les personnes qui font ces déclarations choisissent souvent avec soin les renseignements qu’elles transmettent. Edwards2 est le premier à avoir proposé la notion de déclaration soucieuse en mentionnant que les professionnels de la santé qui faisaient des déclarations spontanées s’inquiétaient réellement qu’un médicament cause un préjudice. De plus, le terme « déclaration soucieuse » traduit bien la nature et la valeur des programmes de déclaration volontaire des incidents liés à la médication. La déclaration d’incidents préjudiciables ou potentiellement préjudiciables liés à la médication par des professionnels de la santé ou des consommateurs peut aider à percevoir les problèmes liés à la sécurité.
1. L. Härmark et A.C. van Grootheest, « Pharmacovigilance: methods, recent developments and future perspectives », Eur J Clin Pharmacol., vol. 64, no 8, 2008, p. 743-752.
2. I.R. Edwards, « Spontaneous reporting – of what? Clinical concerns about drugs », Br J Clin Pharmacol., vol. 48, no 2, 1999, p. 138-141.
Incident critique :
Incident entraînant un grave préjudice pour le patient (perte de la vie, d’un membre ou d’un organe vital) ou risque élevé d’un tel incident. Les incidents sont jugés critiques quand une enquête et une intervention immédiates sont requises. L’enquête vise à déterminer les facteurs contributifs et l’intervention comprend des mesures visant à réduire la probabilité de récurrence.
Définition tirée de J. Davies, P. Hebert et C. Hoffman, Canadian Patient Safety Dictionary, Ottawa, Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, 2003.
Culture de sécurité :
Une culture de sécurité est instaurée lorsque les croyances et les valeurs fondamentales d'une organisation sont axées principalement sur la sécurité.
ISMP Canada, HSO, ICSP; 2019.
Utilisation dangereuse d’abréviations, de symboles et d’inscriptions relatives au dosage
Les abréviations, symboles et inscriptions relatives au dosage qui sont sujets à une mauvaise interprétation ou qui sont associés à des incidents médicamenteux causant des préjudices devraient être évités dans les communications concernant les médicaments.
ISMP Canada, 2012.
La liste est disponible au : https://www.ismp-canada.org/fr/dossiers/bulletins/BISMPC2006-04.pdf.
Déprescription
La déprescription un processus qui consiste en la planification de la réduction ou de l’arrêt de médicaments qui n’ont plus d’effets positifs ou qui peuvent être nocifs. Le but est de réduire la charge en médicaments ou leurs effets nocifs et d’augmenter la qualité de vie.
https://deprescribing.org/fr
Analyse des modes de défaillances et de leurs effets (AMDE) :
L’Analyse des modes de défaillances et de leurs effets (AMDE) est une technique utilisée pour déceler les problèmes relatifs aux processus et aux produits avant leur apparition.
Définition tirée de Modèle canadien d’analyse des modes de défaillances et de leurs effets (AMDE). Identification proactive des risques dans le milieu de la santé, version 3, Toronto, Ontario, Institut pour l’utilisation sécuritaire des médicaments du Canada, 2017.
Transfert :
Processus par lequel un professionnel de la santé confie la responsabilité des soins d’un patient à un autre professionnel de la santé. Lors du transfert, le professionnel de la santé doit transmettre toutes les informations importantes du patient, dont les renseignements qui concernent ses médicaments à l’autre professionnel de la santé.
ISMP Canada, 2016.
Préjudice :
Un préjudice se définit par la détérioration temporaire ou permanente des fonctions et des structures corporelles. Inclut les fonctions et la douleur mentales, physiques et sensorielles.
Définition élaborée par les parties collaboratrices1 du Système canadien de déclaration et de prévention des incidents médicamenteux, 2005.
Hiérarchie d’efficacité des interventions :
Théorie de la gestion du risque où les interventions liées au comportement humain (p. ex. l’éducation et les formations) sont classées au bas de l’échelle, et les interventions technologiques (p. ex. les fonctions de forçage et l’automatisation) sont considérées comme des actions plus fiables exerçant un effet de levier plus grand.
Institut pour l’utilisation sécuritaire des médicaments du Canada, Medication Error Prevention Toolbox, 1999.
Médicaments de niveau d’alerte élevé :
Les médicaments de niveau d’alerte élevé sont ceux qui présentent un risque accru de causer des préjudices importants au patient s’ils sont utilisés par erreur.
Liste de médicaments de niveau d’alerte élevé de l’ISMP. Accessible au : www.ismp.org/Tools/highalertmedications.pdf.
Ingénierie des facteurs humains
L’ingénierie des facteurs humains est la discipline qui vise à comprendre comment les humains interagissent avec le monde qui les entoure. Elle a recours à la recherche appliquée dans de nombreux domaines, notamment la biomécanique, la kinésiologie, la physiologie et la science cognitive, afin de définir les paramètres et les contraintes qui influencent la performance humaine. Cette connaissance peut servir à concevoir des systèmes qui sont totalement compatibles avec les caractéristiques humaines. Par ailleurs, si les systèmes ne sont pas compatibles avec les caractéristiques humaines, la performance peut alors être altérée.
Définition tirée de : Modèle canadien d’analyse des modes de défaillances et de leurs effets (AMDE). Identification proactive des risques dans le milieu de la santé, version 1, Toronto, Ontario, Institut pour l’utilisation sécuritaire des médicaments du Canada, 2006.
Analyse des incidents :
Processus structuré dont le but est de déterminer les causes d’un incident, la façon dont il s’est produit, les gestes à poser pour réduire les risques de répétition de l’incident et pour rendre les soins plus sécuritaires, ainsi que les leçons apprises.
Définition élaborée par les parties collaboratrices en matière d’analyse des incidents. Cadre canadien d’analyse des incidents, Institut canadien pour la sécurité des patients, Edmonton, Alberta, 2012. Les parties collaboratrices sont l’Institut canadien pour la sécurité des patients (ICSP), l’Institut pour l’utilisation sécuritaire des médicaments du Canada, le ministère de la Santé de la Saskatchewan, Patients pour la sécurité des patients du Canada (un programme de l’ICSP dirigé par les patients), Paula Beard, Carolyn E. Hoffman et Micheline Ste-Marie.
Gestion des incidents :
Les diverses actions et processus devant être mis en œuvre à la suite d’un incident pour accomplir les activités en cours et immédiates. L’analyse des incidents fait partie de la gestion des incidents.
Définition élaborée par les parties collaboratrices en matière d’analyse des incidents. Cadre canadien d’analyse des incidents, Institut canadien pour la sécurité des patients, Edmonton, Alberta, 2012. Les parties collaboratrices sont l’Institut canadien pour la sécurité des patients (ICSP), l’Institut pour l’utilisation sécuritaire des médicaments du Canada, le ministère de la Santé de la Saskatchewan, Patients pour la sécurité des patients du Canada (un programme de l’ICSP dirigé par les patients), Paula Beard, Carolyn E. Hoffman et Micheline Ste-Marie.
Double vérification effectuée de façon indépendante :
La double vérification effectuée de façon indépendante est un processus au cours duquel un second professionnel de la santé procède à une vérification. Une telle vérification peut être effectuée avec ou sans la présence du premier professionnel de la santé. Dans les deux cas, l’aspect le plus important est de maximiser l’indépendance de la double vérification en s’assurant que le premier professionnel de la santé ne transmette pas au second professionnel de la santé les résultats auxquels il s’attend, ce qui biaiserait l’opinion de ce dernier et réduirait la visibilité d’une erreur éventuelle.
©Institut pour l’utilisation sécuritaire des médicaments du Canada, janvier 2005.
Définition adaptée avec la permission de l’Institute for Safe Medication Practices (États-Unis). The virtues of independent double checks – they really are worth your time! (alerte de sécurité de l’ISMP), 6 mars 2003, vol. 8, no 5, p. 1.
Soins de longue durée :
Les soins de longue durée sont les soins offerts dans des établissements offrant un logement pour les personnes qui exigent des soins supervisés sur place jour et nuit, sept jours sur sept, y compris les soins de santé professionnels et des niveaux élevés de services et de soins personnels (p. ex. les maisons de soins infirmiers, les établissements de soins continus pour bénéficiaires internes). L’acuité des personnes recevant des soins de longue durée est généralement inférieure à celle des patients recevant des soins actifs ou traités dans des établissements de soins continus complexes. Les médicaments destinés aux résidents des établissements de soins de longue durée sont généralement fournis par des pharmacies communautaires.
Définition adaptée de : Soins offerts en établissements de soins de longue durée (site Internet), Ottawa, Ontario, Santé Canada, 2005 (consulté le 28 décembre 2007). Accessible au https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/soins-domicile-et-soins-continus/soins-offerts-etablissements-soins-longue-duree.html
Incident médicamenteux :
Tout événement évitable pouvant causer une utilisation inappropriée de médicaments ou causer des préjudices à un patient ou entraîner ceux-ci lorsque le médicament est sous la responsabilité du professionnel de la santé, du patient ou du consommateur. Les incidents médicamenteux peuvent être liés à la pratique professionnelle, aux produits médicamenteux, aux procédures ou aux systèmes et peuvent relever de la prescription; la transmission des renseignements relatifs à l’ordonnance, l’étiquetage, l’emballage ou la nomenclature du produit; la préparation; la délivrance; la distribution; l’administration; l’éducation; la surveillance et l’utilisation.
Définition adaptée avec permission de :What Is Medication Error? du National Coordinating Council for Medication Error Reporting and Prevention.
Élaborée par les parties collaboratrices du Système canadien de déclaration et de prévention des incidents médicamenteux. © 2001.
Définition simplifiée de l’incident médicamenteux :
Toute erreur commise en lien avec les médicaments, ou tout problème pouvant entraîner une erreur liée aux médicaments.
ISMP Canada, 2010.
Terme apparenté : Erreur médicamenteuse
Gestion des médicaments :
La gestion des médicaments décrit la prestation des soins centrés sur le patient visant à optimiser une thérapie médicamenteuse sécuritaire, efficace et appropriée. Les soins sont fournis par une collaboration entre les patients et leur équipe de soins de santé.
Définition élaborée en collaboration par l’Association des pharmaciens du Canada, la Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux, Association of Faculties of Pharmacy of Canada et l’Institut pour l’utilisation sécuritaire des médicaments du Canada, 2012.
Bilan comparatif des médicaments :
Processus formel au cours duquel les professionnels de la santé travaillent de concert avec les patients dans le but de s’assurer que des renseignements précis et exhaustifs sur les médicaments soient systématiquement communiqués dans toutes les interfaces de soins.
ISMP Canada, Le bilan comparatif des médicaments en soins aigus. Trousse de départ, 2011.
Sécurité des médicaments :
Absence de préjudices évitables associés à l’utilisation de médicaments.
ISMP Canada, 2007.
Événement évité de justesse :
Événement qui aurait pu résulter en des conséquences non voulues, mais n’en a pas généré soit par chance ou grâce à une intervention en temps opportun. Donc l’événement n’a pas atteint le patient.
Définition élaborée par les parties collaboratrices1 du Système canadien de déclaration et de prévention des incidents médicamenteux, 2005.
Termes apparentés : Quasi-incident; Échappée belle
Événement qui ne devrait jamais arriver :
Le terme « événements qui ne devraient jamais arriver » décrit les incidents qui entraînent de graves préjudices ou la mort, et qui peuvent être évités à l’aide de contrôles et vérifications organisationnels.
Les événements qui ne devraient jamais arriver dans les soins hospitaliers au Canada, Institut canadien pour la sécurité des patients, Edmonton, septembre 2015.
Événement sans préjudice :
Un incident qui atteint le patient, mais qui ne lui cause aucun préjudice. Le préjudice est évité par chance ou grâce à des mesures d’atténuation.
Définition élaborée par les parties collaboratrices1 du Système canadien de déclaration et de prévention des incidents médicamenteux, 2005.
Intendance des opioïdes :
Interventions coordonnées destinées à améliorer, surveiller et évaluer l’utilisation d’opioïdes en vue de soutenir et de protéger la santé humaine.
ISMP Canada, 2017.
Analyse des causes profondes :
Outil analytique pouvant être utilisé pour effectuer un examen axé sur le système et exhaustif des incidents critiques. Cette analyse inclut la détermination des causes profondes et des facteurs contributifs, la définition de stratégies de réduction des risques et l’élaboration de plans d’action et de stratégies de mesure permettant d’évaluer l’efficacité de ces plans.
Définition par C. Hoffman, P. Beard, J. Greenall, D. U., J. White, Cadre canadien de l’analyse des causes souches, Institut canadien pour la sécurité des patients, Edmonton, mars 2006.
Sécurité :
Absence de blessures accidentelles.
Définition par L.T. Kohn, J.M. Corrigan, M.S. Donaldson, éditeurs, To err is human: Building a safer health system, Washington, DC, National Academy Press, 1999.
Système :
Ensemble d’éléments interdépendants (personnes, processus, équipement) interagissant pour atteindre un but commun.
Définition par l’Alliance mondiale de l’OMS pour la sécurité des patients. WHO draft guidelines for adverse event reporting and learning systems, Genève, Suisse, Organisation mondiale de la Santé, 2005.
Recours aux lettres majuscules :
Le recours aux lettres majuscules est une méthode utilisée pour favoriser la distinction des noms de médicaments qui se ressemblent sur le plan graphique ou phonétique. Plus précisément, cette méthode repose sur l’utilisation du registre HAUT DE CASSE pour écrire une partie du nom des médicaments. Pour ce faire, des lettres majuscules sont généralement appliquées à une syllabe ou à un groupe de lettres pour attirer l’attention sur les différences qui existent entre ces noms qui se ressemblent.
Définition tirée de : Recours aux lettres majuscules pour l’écriture des noms de médicaments utilisés en oncologie (bulletin électronique de l’ISMP Canada), vol. 10, no 8, 11 novembre 2010 (cité le 19 novembre 2010), p. 1. Accessible au https://www.ismp-canada.org/fr/dossiers/bulletins/BISMPC2010-08.pdf.
1Les parties collaboratrices pour l’élaboration et la mise en œuvre du Système canadien de déclaration et de prévention des incidents médicamenteux (SCDPIM) sont l’Institut pour l’utilisation sécuritaire des médicaments du Canada, l’Institut canadien d’information sur la santé et Santé Canada.
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